Le musicien virtuose du Sud-Ouest a su décliner des sonorités intemporelles qui ne sont pas sans rappeler les raffinements celtico-médiévaux de Bert Jansch ou de John Renbourn, la guitare à Dadi, les accents bluesy d’un Robert Johnson ou encore la rythmique implacable d’un Scott Joplin.
Ne passez pas à côté de cet album.
Autant d’hommages rendus, sans nul doute, mais qui par la grâce d’un jeu à la précision exemplaire entraînent l’auditeur d’horizons lointains en perspectives musicales abouties. À l’instar de Picasso qui aimait à répéter qu’un dessin lui prenait quelques minutes mais qu’il lui avait fallu 60 ans pour y parvenir, Christian Laborde nous transmet dans cet album « De passage… » des décennies de pratique instrumentale et d’amour pour la guitare. Ce serait ballot de passer à côté…
LA BOITE NOIRE DU MUSICIEN - Déc 2017
A chaque nouvel album, le compositeur du Sud-Ouest crée de nouveaux parcours musicaux, ludiques et bucoliques, voire des ascenseurs émotionnels pour les plus citadins. Entre ballades contemplatives et courses folles. marchant en rythmes sans jamais se presser, Laborde la plume fingerstyle peint de véritables fresques naturalistes, tant sa musique donne à divaguer.
Christian Laborde est un guitariste de l'imaginaire : d'un trait, il crée des perspectives ; d'un arpège, il dessine un décor. Contes acoustiques, musique universelle. Un artiste de passage donc, mais cheminant sans passeport dans divers répertoires, du "Celtic Blues" d'un Bert Jansch ou d‘un John Renbourn au ragtime (“Ragtime-Blues for Stefan“. “Domi‘s Rag“), sur les traces bluesy d'un Robert Johnson, dans les pas picking de l'ami Marcel Dadi ou dans une veine (jamais) classique (“Pour François“). Sur “Voyage en Drop D“ et “Petit jeu de Roll“, le guitariste sort de l'exercice de styles avec espièglerie, avant de revenir à ce qui a fait son succès, ces pièces subtilement mélancoliques soufflées au creux de l'oreille (“Au creux de l’Oreille“. “De Passage“. “Comme à la Maison“).
Tout au long de ces quatorze titres, la virtuosité du guitariste (c'est peu dire!) s'efface au profit des émotions : la vie, l'amour. la mort, le temps de quelques morceaux de trois minutes. Et dire qu‘il n'est que de passage!
GUITARIST Acoustic #62 / Avril 2018